Depuis l'ouverture du Cosmopolitan fin 2010, le Strip de Las Vegas n'a accouché d'aucun nouveau géant. Au contraire, plusieurs casinos ont été contraints de fermer leurs portes. La faute à une conjoncture économique plutôt morne.
Selon un récent article du Las Vegas Review Journal, cette situation est peut-être en passe de changer. Le site relaie en effet l'analyse de plusieurs observateurs financiers et évoque la fin d'une phase attentiste, matérialisée par la perspective de nouveaux investissements immobiliers.
Ces analystes se nomment Mike Mixer, Gabe Telles ou encore Josh Smith. Ils oeuvrent au sein du département "Jeux d'argent" de Colliers International, une société de conseil en immobilier d'entreprise à la réputation solide.
Loin de se perdre en conjectures, les trois hommes s'appuient sur une série d'éléments tangibles pour estimer à 1,5 milliards de dollars le montant des investissements immobiliers qui seront réalisés sur le Strip durant ces deux prochaines années :
- la moitié de cette somme, soit 750 millions de dollars, découle de la transformation de l'Imperial Palace en Quad, ainsi que de la finalisation des projets Linq et Skyvue.
- placé en liquidation judiciaire en juin 2011, le Sahara Hotel and Casino va également faire l'objet d'une rénovation pour un montant de 300 millions de dollars. Il deviendra le SLS Las Vegas. L'information a été confirmée par la société SBE Entertainment en avril dernier.
- le Bill's Gambin' Hall, enfin, sera transformé dans le cadre de travaux dont le montant avoisinera 200 millions de dollars. L'établissement héritera d'une nouvelle dénomination : Caesars Drai's.
Pour parvenir au total d'1,5 milliards de dollars, Colliers International poursuit son passage en revue en évoquant quelques projets mineurs, une rumeur de vente du LVH (anciennement Hilton), des investissements à venir au Hooters, ou encore une possible vente du terrain sur lequel ont été dispersées les cendres du New Frontier.
Fort d'un afflux de visiteurs toujours très élevé (si les revenus du jeu sur le Strip ont été affectés par la crise, le taux de remplissage des hôtels a nettement moins souffert), Las Vegas devrait donc progressivement opérer "une transition vers une croissance lente, mais réelle".
Ce léger sursaut pourrait notamment bénéficier à la partie nord du Strip, et par la même occasion sonner le renouveau d'un secteur mis à mal par les échecs successifs de l'Echelon et du Fontainebleau.
À moyen terme, ces deux projets pharaoniques laissés en stand-by pourraient même renaître de leurs cendres. Cette hypothèse, toutefois, nécessitera la réalisation conjointe de deux conditions : un redémarrage plus franc de l'économie de la ville et le succès de la renaissance du Sahara.
Comme le souligne Mike Mixer, ce dernier projet s'avère tout simplement crucial dans l'optique d'une revitalisation du nord du Strip : "Ce qui va advenir du site du Sahara (c'est-à-dire le futur SLS Las Vegas) sera scruté avec attention. Un éventuel succès pourrait apporter un coup de boost salutaire aux établissements voisins".